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20 ans après, le spectre de 51pegb a été obtenu

Artist's impression of 51pegb. (Credit ESO)

Vue d’artiste de 51pegb. (Credit ESO)

Remarquable réussite d’une équipe internationale d’astronomes dont des membres de PlanetS : ils ont obtenu pour la première fois un spectre de la lumière réfléchie par une exoplanète; et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de 51pegB, la première découverte voici il y a 20 ans. Pour parvenir à ce résultat, ils ont utilisés HARPS, le spectromètre le plus performant dans l’obtention de spectres exoplanétaires. Bien qu’à la limite des possibilités de l’instrument ce résultat est prometteur pour l’avenir, en effet les astronomes montrent ainsi qu’il est possible d’obtenir un spectre planétaire sans qu’un transit soit nécessaire. La technique pourra donc être appliquée à un grand nombre d’exoplanètes permettant ainsi d’accéder à des caractéristiques jusque là impossible à obtenir.

« C’est une technique très difficile à maîtriser » explique Christophe Lovis, co-auteur et membre du Nccr PlanetS, « le signal de la planète est de 10ppm par rapport à celui de l’étoile. Après élimination du spectre stellaire, il n’est pas évident de retrouver celui de la planète dans le signal résiduel » ajoute l’astronome. Pour obtenir le spectre de l’étoile, les chercheurs prennent la pause lorsque la planète montre sa face cachée puis une autre lorsque elle montre sa face éclairée par son étoile. « Il faut parfaitement connaître les éphémérides, la moindre erreur sur le timing rendrait les observations inutilisables » explique Christoph Lovis, qui insiste sur le fait que l’interprétation des résultats ne va pas sans difficulté « on ne connaît ni le rayon de la planète ni son albedo, un calcul de la taille et de la densité est donc assez incertain ».

Si les incertitudes et les difficultés sont encore très importantes, l’espoir de pouvoir prendre des spectres et donc de pouvoir étudier les atmosphères planétaires est parfaitement justifié. HARPS est en effet installé sur un télescope relativement modeste (3.6m) alors que son successeur ESPRESSO qui devrait être 10 fois plus performant sera lui installé sur un VLT lui même 5 fois plus grand que le 3.6. Les spectres des planètes seront alors plus accessibles, présageant de bien des découvertes et des surprises en perspective.

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