SPHERE, vingt ans de défis et de réussites
Le consortium SPHERE célèbre sa 100e publication scientifique, dont l’étude démographique des exoplanètes situées au-delà de l’orbite de Saturne.
L’imageur d’exoplanètes SPHERE (Spectro-Polarimetric High-Contraste Exo-planet REsearch) (1), actuellement installé et en fonctionnement au Very Large Telescope de l’ESO au Chili, est dédié à la détection et la caractérisation des exoplanètes géantes et des disques circumstellaires autour d’étoiles proches du Soleil. Ce projet représente une aventure scientifique, technologique et humaine débutée il y a déjà une vingtaine d’années. Son succès s’est construit sur des contraintes instrumentales strictes et des développements techniques innovants, comme l’optique adaptative extrême, la coronographie, la polarimétrie de haute précision et la spectroscopie intégrale de champ. Les différents sous-systèmes de SPHERE ont été conçus, construits et intégrés par un consortium de douze grands instituts européens (2) sur plus d’une décennie lui permettant d’atteindre des performances inégalées sur le ciel. La figure 1 montre les principaux éléments de cette phase de conception et de construction.
Après sa première lumière en mai 2014, SPHERE a été offert à la communauté européenne, et a rapidement obtenu des résultats scientifiques exceptionnels dans le domaine de la formation planétaire, de la démographie et des propriétés physiques des exoplanètes, mais aussi sur la caractérisation des corps mineurs du système solaire, l’environnement des étoiles évoluées, et même l’étude des noyaux galactiques actifs (3). Le consortium SPHERE a joué un rôle majeur dans ce succès et célèbre aujourd’hui la parution d’une série de trois articles dans la revue Astronomy & Astrophysics présentant la première phase de l’étude démographique des exoplanètes au-delà de 10 au c’est-à-dire au delà de l’orbite de Saturne (4), dont sa 100e publication scientifique (5). Ces travaux représentent une étape importante pour le consortium SPHERE rendue possible par l’investissement de tous les membres et instituts qui ont contribué avec succès à ce projet, de la phase de conception, de construction, jusqu’à celle d’exploitation scientifique au cours des cinq dernières années. Le projet SPHERE a permis de former une nouvelle génération de jeunes ingénieurs et scientifiques et positionne nos équipes européennes à la pointe de ce domaine majeur de l’astrophysique. Grâce à l’ensemble des travaux menés par le consortium SPHERE, la communauté associée se trouvera à l’avant-garde des développements d’imagerie à haut contraste pour préparer l’exploitation de futurs projets au sol sur la classe des grands télescopes de 10 à 40 m.
Quelques images spectaculaires de SPHERE
Au sein de PlanetS, le département d’astronomie de l’Université de Genève et l’Institut dephysique des particules et d’astrophysique de l’ETH Zurich sont membres du consortium SPHERE. Les deux instituts ont reçu un financement substantiel de la subvention SNF/FLARE (précédemment appelée FINES) pour leur participation à ce grand projet international.
Le dpt d’astronomie de l’Unige a été responsable de la conception et de la réalisation de l’unité de calibrage SPHERE, un sous-système qui fournit différentes lumières de calibrage aux trois instruments scientifiques et au système d’optique adaptative (AO) de la voie commune. Elle a également participé à l’ingénierie des systèmes de l’ensemble de l’instrument en assumant la responsabilité de toutes les interfaces internes et externes. Genève a également développé le simulateur de télescope pour les tests et a contribué au développement des outils de planification de l’observation (principales personnes impliquées : F. Wildi, R. Dubosson, M. Crausaz, B. Michaud, L. Weber). Sur le plan scientifique, Genève a participé principalement à l’enquête SHINE et, dans une certaine mesure, à l’enquête DISK (D. Segransan, S. Udry, J. Hagelberg, S. Peretti, E. Rickmann).
L’ETH Zurich a été fortement impliquée dans le concept, la conception, le développement et les tests du Polarimètre imageur de Zurich (ZIMPOL) et dans le concept polarimétrique de l’instrument SPHERE common path (principales personnes impliquées : H.M. Schmid (Co-I), D. Gisler, A. Bazzon, F. Joos, P. Steiner). Sur le plan scientifique, l’ETH a principalement participé aux programmes GTO DISK et REFPLANETS (C. Thalmann, E. Buenzli, A. Garufi, H. Avenhaus, N. Engler, S. Hunziker et C. Tschudi), ainsi qu’à l’enquête SHINE (M. Meyer, S. Quanz).
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