Editorial
Vivre à l’époque du Coronavirus n’est pas facile. Comme de nombreuses composantes de la société qui sont mises en quarantaine dans le but de ralentir la progression du virus, il est devenu difficile de maintenir les activités scientifiques. Il n’y a plus de cours ni de colloques, les conférences et les écoles sont suspendues, les observatoires limitent leurs activités… Le train-train habituel a cessé.
Bien sûr, c’est le moment d’écrire tel article ou tel rapport, longtemps reporté, depuis chez soi bien entendu, car c’est l’attitude socialement responsable à adopter. Mais d’une manière ou d’une autre, une fois que les premiers jours seront passés et que l’arriéré aura diminué, la question lancinante se posera : combien de temps cela peut-il encore durer ? Personne ne le sait vraiment, mais il est certain que nous ne pouvons pas continuer longtemps avant que les choses ne deviennent vraiment difficiles. C’est alors que l’on se rend compte à quel point nous dépendons tous des interactions sociales avec notre famille, nos voisins et nos collègues et à quel point la science repose sur les contacts et les discussions. En tout cas, quelle que soit la durée de la tempête, nous devrons la surmonter et, contrairement à de nombreuses autres professions, nous ne sommes même pas dans l’œil du cyclone…
À ce stade, des pensées nous viennent à l’esprit (nous avons tout le temps pour cela). Quelle chance nous avons eue d’avoir eu le temps de célébrer le prix Nobel, de lancer CHEOPS et de réaliser les premières phases de la mise en service en orbite alors que tout le monde devait être dans la même pièce à Madrid, juste avant l’apparition de l’épidémie. Imaginez… Maintenant, tout est contrôlé à distance depuis Genève et Madrid, c’est donc plus facile, même si nous devons passer beaucoup de temps derrière des écrans en vidéoconférence pour discuter des résultats et des prochaines étapes. Tout le monde a connu la frustration de l’image figée et/ou du son haché, mais jusqu’à présent, cela permet de continuer à faire fonctionner le satellite. Pour le moment, les résultats sont extrêmement encourageants malgré quelques pathologies juvéniles que nous espérons guérir moyennant quelques rustines logicielles. Ici, pas de gros soucis et beaucoup d’espoir de pouvoir bientôt commencer les opérations nominales.
Je vous souhaite une agréable lecture de ce numéro de “The Observer” et surtout de rester en sécurité et en bonne santé au cours des prochains mois.
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