ESPRESSO sera capable de mesurer des variations sur les vitesses radiales d’étoiles de l’ordre de 10cm/s correspondant au mouvement imprimé sur une étoile du type solaire par une planète de la masse de la Terre.
Une fois intégré et testé dans la salle blanche, ESPRESSO sera expédié au Chili pour être installé sur les VLT l’année prochaine.
CHEOPS qui mesurera les tailles des exoplanètes, et ESPRESSO qui mesurera leurs masses seront alors les fers de
lance de la planétologie suisse et plus particulièrement du PRN PlanetS.
Cette cuve dans laquelle sera installé le spectromètre pèse 4500 kg, elle sera mise sous vide et contrôlée en température. Un vide dont la variation ne doit pas dépasser le pour mille et une température qui sera stable au milidegré près.
« La moindre variation de température et de pression peut déformer l’instrument, la mesure s’en trouverait faussée et nous empêcherait d’atteindre notre but : la détermination de masse aussi petite que la Terre » explique Francesco Pepe,
PI d’ESPRESSO.
Cette enceinte (ouverte sur la photo) qui sera stabilisée en température au centième de degré, possède un système de chauffage uniquement. En effet sa température de consigne est d’un degré supérieur à celle de l’extérieur.
Le système de chauffage régule très précisément la température intérieure. Un dispositif de ventilation fait continuellement circuler l’air pour assurer une grande homogénéité de la température intérieure.
Pièce clef pour garantir la rigidité du spectromètre et la précision des mesures, le banc optique construit en acier pèse à lui seul environ 3 tonnes. La pièce a été fabriquée en Espagne, puis envoyée en Allemagne où elle a été immergée
dans un bain de nickel dans le but de la protéger de la rouille. C’est sur ce « squelette » que vont venir s’intégrer les différentes pièces optiques du spectromètre ESPRESSO.
Ces deux emplacements sur le sommet de la cuve et qui ressemblent à des cheminées sont conçus pour recevoir les deux caméras CCD qui prendront les images des spectres. Un balayage de tout le spectre du rouge au bleu n’est possible
qu’avec deux caméras dont les caractéristiques techniques correspondent à ces deux plages du spectre.
Leur installation au Chili ne sera pas de tout repos vu la difficulté d’accès (il a fallu faire deux ouvertures spéciales dans
le toit de l’enceinte T3) et vu leur poids (environ 150kg).
La résolution du spectromètre dépend du mode de configuration. Il y a trois configurations possibles: le mode « moyenne résolution » (R=60'000), où l’on peut combiner la lumière des 4 télescopes du VLT et les modes « haute résolution » (R=120'000) et « très haute résolution » (R=240'000) ou seule la lumière d’un des quatre télescope entre dans le spectromètre.