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“Nous devons répondre à des centaines de contraintes”

Christopher Broeg est chef de projet de la mission CHEOPS. Un consortium de plus de 100 scientifiques et ingénieurs, répartis dans onze pays européens, est impliqué dans la mission. A l’Université de Berne, Christopher Broeg et une équipe de 15 personnes ont développé, assemblé et testé le télescope spatial au cours des cinq dernières années. Les travaux au laboratoire de Berne sont maintenant terminés.

Christopher Broeg. (Photo PlanetS)

PlanetS: La semaine prochaine, le télescope spatial CHEOPS quittera Berne. Es-tu content ou te sens-tu un peu nostalgique?
Christopher Broeg: C’était bien d’avoir l’instrument ici, mais je dois admettre que la joie l’emporte. Le stress de ces dernières semaines a été extrême. Il y avait tant à faire. C’est donc une bonne chose que nous ayons terminé et que l’instrument soit bientôt envoyé.

Quelles ont été les tâches à accomplir au cours des dernières semaines?
Nous avons du étalonner l’instrument. Cela signifie que dans la chambre à vide, nous avons mesuré le comportement du détecteur lorsque tout l’instrument est assemblé. Par exemple, nous voulions savoir où il a des “pixels chauds” qui produisent plus de 100 électrons par seconde, même si aucune lumière ne les atteint. De même nous voulions identifier où se trouvent les “pixels sombres”, ceux qui ne génèrent pas d’électrons, même lorsqu’ils sont illuminés. Ensuite, nous avons vérifié comment une étoile est visualisée. Pour ce faire, nous avons simuler une étoile à l’infini, en focalisant une source lumineuse stable sur notre miroir parabolique. À cet effet, il est extrêmement difficile de trouver le foyer exact.  En outre, nous devions également terminer et qualifier le logiciel.

Tout s’est-il bien passé ou y a-t-il eu quelques surprises?
Un événement inattendu s’est produit lorsque nous avons augmenté la luminosité de la source. Nous voulions déterminer le nombre maximum d’électrons que chaque pixel peut absorber et nous avons trouvé des valeurs plus petites qu’au paravent. Il s’est avéré que le CCD n’était pas contrôlé de la même manière que prévu et nous avons pu y remédier.

Vous avez également dû tout préparer pour la livraison à “Airbus Défense et Espace” à Madrid, où l’instrument sera intégré sur la plate-forme du satellite.
Airbus souhaite savoir si toutes les interfaces de l’engin spatial ont été testées et si elles ont fonctionné conformément aux spécifications données. Par exemple, nous devons non seulement indiquer le poids, le centre de gravité et le moment d’inertie de l’instrument, mais aussi qu’il est capable de supporter toutes les différentes températures conformément aux spécifications définies. Nous devons également nous assurer que toutes les interfaces résistent aux tensions électriques que le vaisseau spatial peut fournir et, inversement, que nous n’émettons aucun bruit dans les câbles du vaisseau spatial. Nous devons répondre à des centaines de contraintes.

Le télescope CHEOPS (Photo Thomas Beck, Université de Bern)

Que se passera-t-il lorsque le télescope spatial aura quitté Berne?
Il n’ y aura plus rien à faire dans notre laboratoire. Cependant, le travail sur le logiciel se poursuivra. Suite au logiciel 1.0, que nous livrons maintenant, il y aura un logiciel 1.1, qui rectifiera les petits bugs que nous n’avons pas pu corriger jusqu’ à présent.   De plus, notre personnel aidera à intégrer l’instrument dans le vaisseau spatial au cours des prochaines semaines à Madrid. Il est également important que l’un d’entre nous soit sur place pour les essais fonctionnels, au cas où l’instrument ne fonctionnerait pas de la manière prévue, afin que nous sachions immédiatement s’il ne s’agit que d’un manque de clarté dans la procédure ou d’un problème plus grave.

Qu’adviendra-t-il de l’équipe du CHEOPS à Berne?
Après l’été, l’équipe sera progressivement dissoute. Certains membres se tourneront vers d’autres missions, comme le projet PLATO de l’ESA, auquel participent les Universités de Berne et de Genève, tandis que d’autres se lanceront dans l’industrie. Willy Benz continuera de diriger la mission en tant que chercheur principal. Notre instrumentiste Andrea Fortier sera responsable de l’étalonnage et de l’analyse des performances de l’instrument et je conserverai mon poste de gestionnaire de mission. De plus, tous nos partenaires du consortium nous ont assuré qu’ils seront disponibles pour un soutien durant la mission.

 

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